C’est étrangement leur nature, pour survivre nous adaptons nos souvenirs pour servir nos récits personnels, oubliant ce qui menace notre narratif, magnifiant ce qui le nourrit. Il en va de même pour les récits collectifs, et notamment ceux qui structurent les identités nationale. Cette tendance à l’oubli est comblée par le travail des historiens, des journalistes, des écrivains, qui fixent l’histoire pour contrer le travail de sape de nos mémoires trop conciliantes, et contre les envies de quelques mals intentionné·e·s qui par paresse ou à dessein, la réécrivent. C’est notre responsabilité collective de ne pas laisser les contre-récits s’installer, de nous référer à l’histoire autant que possible. Et dans un rétrécissement idéologique des canaux de communication traditionnel, c’est notre mission de communicant·e·s et de créateur·ice·s d’événements qui est questionné. Nos actions ont le pouvoir de créer des temps et des espaces propices à la diffusion des savoirs, et il va devenir essentiel de nous en saisir. 
Au risque que l’oubli laisse place à la répétition, sans qu’on ne puisse plus s’en apercevoir.